Tunisie – Japon, une coopération exemplaire
Le judo, sport olympique par excellence. Il tire ses origines d’un art martial qui avait vu le jour au pays du soleil levant, le Japon. Par ses valeurs éducatives, le judo s’est placé au haut de la marche des sports les plus pratiqués dans le monde. La civilisation japonaise a beaucoup influencé les principes du judo. Durant plusieurs décennies, la Tunisie a opté à cet art martial à travers les 1ers enseignants du judo qui sont pour la plus part de nationalité française. Ce qui est tout à fait évidant vu que le pays vit sous l’occupation française.
La fédération tunisienne de judo a vu le jour après l’indépendance, un certain vendredi 28 octobre 1960. Les maitres de l’époque cherchaient une certaine identité dans le domaine du judo. Le premier contact avec les racines du judo qu’est le Japon avait eu lieu lors des jeux olympiques de Tokyo en 1964 lorsque maitre Mohamed Hachicha participa en tant que seul représentant du judo tunisien mais aussi africain et arabe à ces jeux.
Un évènement déterminant avait déclenché le développement du judo en Tunisie, un cadre tunisien à l’ambassade de Tunisie à Tokyo, Monsieur Slama Mounir, avait lié une amitié avec un certain maitre japonais originaire de l’université Meiji de Tokyo et enseignant du judo au Kodokan qu’est maître Oshikiri. A son retour en Tunisie après de sa mission au Japon, Monsieur Slama Mounir, puisqu’il s’agit du futur président de la fédération tunisienne de judo et premier tunisien ceinture noire du kodokan, en accord avec le ministère au sport tunisien invita son maitre et ami Oshikiri Sensei à venir en Tunisie pour la promotion du judo dans notre pays
En 1965, une belle histoire de la coopération tuniso-japonaise débutât avec l’arrivée de maitre Oshikiri en Tunisie où il avait passé 6 mois ô combien importants dans l’histoire du judo du pays africain le plus titré sur le plan international.
L’apport des maitres japonais qui se sont succédés en Tunisie dans le cadre de la très large coopération a imprimé une identité nouvelle au judo tunisien. Le judo tunisien, c’est l’école japonaise. Plusieurs maitres se sont succédés en Tunisie 14 au total de Maitre Oshikiri en passant par les maitres Danjo, Kotouda, Ota, Abe, Inomoto, Haguino, Inokuma, Iura, Uguchi, Sahara, Kubo, Suzuki, Sujihara et le double champion du monde Hikagé.
Les liens d’amitié et de coopération s’est consolidé encore avec plusieurs actions du côté japonais. Les dons de tatamis, judogis ou même de livres de judo publiés par des grands maitres japonais ou des cassettes vidéos ont contribué à élargir la culture judo dans la famille de judo en Tunisie ce qui a permis de consolider d’avantage cette coopération et amitié.
Deux organismes japonais ont largement contribué à cette assistance toujours sous l’égide de l’ambassade du Japon en Tunisie, la JICA et la Japan Foundation. Depuis 1975, la JICA a mis régulièrement à la disposition de la fédération tunisienne de judo des volontaires qui ont travaillé pendant plusieurs années en Tunisie et dans différentes régions de la république, Sfax, Gabès Sousse et Tunis. Le 1er de la liste était Maitre Susumu Abe, un maitre qui a largement contribué à la formation de toute une génération de judokas performants (Snoussi Abdelmajid, Ben Gamra Hassen, Khiari Béchir, Rekik Slan..). Suivit par 5 autres volontaires.
La Japan Foundation a lui aussi contribué à l’essor du judo en Tunisie en mettant à la disposition de la fédération tunisienne de judo 5 maitres de renom. Mais cette aide ne s’était pas limitée à l’envoi de maitres japonais en Tunisie mais aussi l’accueil d’entraineurs tunisiens à des stages de formation d’entraineurs de haut niveau à l’institut Kodokan (La Mecque du judo). Il s’agit de messieurs Turki Abderrazak (1983) et monsieur Hassine Akacha l’année suivante.
En 2014, l’ambassade du Japon a assisté la fédération tunisienne de judo dans la réalisation d’un de ses grands projets de développement du judo, et ce, par sa participation dans la construction de la salle de musculation par l’octroi d’un don de 100.000 USD. Ce projet permettra aux judokas tunisiens d’accéder à un autre palier dans leur progression dans la performance.
Le rêve devient réalité…
Ce rêve s’est concrétisé le 4 janvier 2019. Une très belle salle de musculation a été inaugurée par Monsieur Shinsuke SHIMIZU, Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon en Tunisie, le ministre du sport tunisien et le président du comité national olympique tunisien. Cette salle, depuis son ouverture a été mise par la fédération tunisienne de judo à la disposition de l’élite sportive tunisienne de toutes les disciplines en Tunisie qui préparent les prochains jeux olympiques de Tokyo 2020. Le rugby, le Volley-ball, le tennis de table, la gymnastique, la lutte ? le karaté, le canoë-kayak et bien d’autres sports ont fait de la salle de musculation un des éléments clés de leur préparation à ces joutes.
Le Samedi 5 octobre 2019, l’ambassade du Japon en Tunisie contribue encore une fois à la promotion du judo en Tunisie et ce par l’offre de 200 judogis (2ème choix) qui ont été distribués aux clubs tunisiens dans le cadre aide matériel à ces équipes. Cette belle action avait été présidée par Monsieur le vice-ministre parlementaire chargé des affaires étrangères du Japon monsieur Sinichi Nakatani et son excellence Monsieur Shinsuke SHIMIZU.
Nous sommes convaincus que cette coopération qui dure depuis plus de 50 ans entre la fédération tunisienne de judo et l’ambassade du Japon a énormément contribué à l’essor du judo en Tunisie, et aux belles performances que des judokas tunisiens à l’échelle internationale et continentales durant ces dernières années (Médaille d’argent aux championnats du monde juniors, et plusieurs titres de champions méditerranéens et africains dont le dernier en date mai 2021 au Sénégal)
« JITA YUWA KYOEI (Entraide et prospérité mutuelle) » Jigoro Kano Shihan (fondateur du judo).